Cette année, j’ai assisté à mon premier Paris Web. Ça faisait longtemps que je voulais y aller mais l’éloignement, le budget, l’organisation, tout ça… a fait que finalement, je n’avais jamais sauté le pas.
Grâce à Carine, la présidente de l’association, je l’ai finalement fait, et, avec le challenge d’être oratrice. Je vous en reparlerais plus tard.
Je n’ai qu’une hâte maintenant, c’est d’y retourner tellement c’était bien !
Paris Web, c’est un peu le monde des bisounours (promis, je fais l’effort d’oublier ce vigile avec ses questions intrusives pour ne garder que le meilleur !).
On rencontre plein de gens sympas et bienveillants (même si j’ai été intimidée de rencontrer certaines personnes avec lesquelles je n’avais échangé que via Twitter auparavant). Ils parlent de sujets très intéressants qui me parlent à moi aussi : l’intégration, l’accessibilité, la qualité, le féminisme… n’en déplaise à certains (tweet avec la capture d’écran d’un avis (Web Archive) : Que n’avez-vous pas aimé à Paris Web / quels sont les points à améliorer selon vous ?
Réponse d’une personne : Le militantisme un peu trop présent (Quadrature du net, féminisme, « accessibilité »)
(avec des guillemets autour du mot accessibilité, oui !)).
Parler de ces sujets avec toutes ces personnes réceptives et connaisseuses est exaltant. Paris Web se dit « l’événement des gens qui font un web de qualité » et il a bien raison !
J’ai donc eu envie de faire un article de retour sur certaines conférences et ateliers auxquels j’ai assisté, participé.
Pour l’instant, les vidéos n’ont pas été découpées mais vous pouvez retrouver sur le Github de Christophe Vergne le lien vers chaque début de conférence.
Hygiène numérique (conférence et atelier), par Delphine Malassingne
Dans sa conférence Je prends en main ma vie numérique… et c’est pas si facile !, Delphine nous invite à réfléchir à notre hygiène numérique et à dédramatiser. On exerce des métiers où on connaît ces sujets-là mais on ne fait pourtant pas tout pour se protéger (mots de passe, chiffrement des mails, stockage des données, etc.). C’est normal car ce n’est pas si facile.
Dans son atelier Hygiène numérique, elle va un peu plus loin en nous donnant des pistes pour s’améliorer.
Elle m’a ouvert les yeux et j’ai commencé à m’y mettre. Ça prend du temps, on ne peut pas tout faire et ce n’est pas simple (elle avait prévenu !) mais ça me semble nécessaire de faire ou ne pas faire les choses en connaissance de cause. Merci !
Accessibilité numérique à l’ère de l’intelligence artificielle, par Élie Sloïm et Denis Boudreau
Élie et Denis nous racontent un monde où l’intelligence artificielle permet d’aider l’accessibilité des contenus. Ils nous parlent de différentes avancées comme :
- la description automatique d’image ;
- la reconnaissance faciale ;
- la lecture sur les lèvres automatique : Google DeepMind reconnaîtrait 48% des mots (plus que l’humain) ;
- la reconnaissance automatique de langues des signes ;
- la traduction automatique en temps réel ;
- la production automatique de résumés de contenus qui pourrait aider pour les personnes à handicap cognitif ou dys ;
- la reconnaissance vocale, le machine learning (sous-titrage automatique : à améliorer selon les accents, le débit…) ;
- la reconnaissance automatique de conversation : Ava (une application de sous-titrage de la vie réelle pour sourds et malentendants).
Ils nous disent qu’on peut assembler tout ça pour des applications encore plus utiles comme WordLens, Aipoly, SeeingAi, Orcam.
On n’en est pas encore là et je ne suis pas certaine que la description automatique d’image soit vraiment nécessaire à tout point de vue car cela peut être plus du bruit qu’autre chose pour une personne aveugle. Cependant, on ne peut pas nier qu’il y a de belles avancées même si une passe humaine est souvent nécessaire pour corriger les Intelligences Artificielles (IA) aujourd’hui. On peut avoir des surprises avec les traductions ou transcriptions automatiques.
Au final, nos métiers devraient changer et on deviendrait peut-être tous des « enseignants d’IA », selon leurs mots.
Une conférence intéressante que je vous invite à regarder.
HTML re-invented for the age of web apps, par Lea Verou
Lea Verou a présenté l’outil MAVO, une extension du langage HTML, qui permet de créer des applications web sans écrire de JavaScript et dont l’interface serait aussi accessible que possible. On peut éditer les éléments dans le navigateur et créer d’une interface de contribution ou d’applications rapidement.
L’outil semble intéressant et j’ai bien envie d’y jeter un œil à l’occasion pour voir ce que ça donne.
Namaste qualité, par Marie Terrier
Marie fait un retour d’expérience sur la façon dont s’est passé un projet avec une équipe entre Inde et France. Les anecdotes font sourire mais on se rend bien compte que le fait que ce soit en Inde ne fait pas forcément la différence. Ces quelques phrases sont valables partout :
- On n’a pas tous la même idée de la qualité.
- On devrait rendre tout le monde responsable de la qualité du projet (chefs et cheffes de projet, testeurs et testeuses, développeurs et développeuses, etc.)
- On devrait développer l’esprit critique des développeurs et développeuses (expliquer les enjeux, les retombées…)
- On doit s’assurer que les informations transmises sont reçues et comprises (faire reformuler…).
L’épopée d’une couleur, par Maryla U.
Une conférence où Maryla parle de longueur d’onde, de cônes, de spectres et de couleur. C’est assez technique mais on apprend beaucoup. On apprend notamment à voir les couleurs autrement. On apprend que la couleur est une sensation, notre façon de distinguer des spectres.
Par exemple, il y a une perte d’information lorsque la couleur arrive à notre œil ou à l’appareil photo : les 2 ne voient pas pareil car les capteurs d’appareil photo sont sensibles aux infrarouges (même si un filtre enlève les infrarouges ; ce qui limite la différence). De plus, les courbes de couleurs renvoient 3 nombres qui sont pas identiques pour tous les appareils photo.
La reproduction des couleurs dans un fichier est également complexe car elle dépend de l’espace de couleur choisi. sRGB est un standard qui ne contient qu’une partie du spectre.
Dans les données EXIF créées par l’appareil photo, on trouve l’espace de couleurs utilisé mais les logiciels ne le respecte pas forcément. On peut alors avoir des rendus complètement différents.
En CSS, l’espace de couleur par défaut est sRGB et Maryla nous apprend alors que dans « CSS color module Level 4 », on devrait pouvoir choisir son espace de couleur.
Mais ça ne fait pas tout car le calibrage de l’écran joue aussi et, lui-même est dépendant de la lumière ambiante.
Bref, finalement, l’utilisateur pose problème aussi car personne ne voit les couleurs de la même façon, qu’on soit daltonien ou pas car on n’a pas les mêmes cônes, pas le même nombre de cônes.
Une conférence à voir assurément ;-)
Dyslexie, des solutions numériques pour rendre le web plus lisible !, par Nathalie Pican et Séverine Malin
Nathalie Pican et Séverine Malin nous parlent ici surtout de la façon dont la barre d’outils Orange Confort+ a été améliorée pour les utilisateurs dyslexiques.
On apprend que la police OpenDyslexic n’est pas toujours appréciée par les utilisateurs dyslexiques qui ne l’ont pas connue dès leurs débuts d’apprentissage de la lecture. Un temps d’adaptation est alors nécessaire. Orange a créé la police Accessible-DFA qui est destinée à être plus lisible pour tous.
Pendant les questions, Stéphane Deschamps a lancé l’idée que tester un site web avec Confort+ peut permettre de mettre en avant ses défauts d’accessibilité, de « montrer à quel point il est pourri ». En effet, une barre d’outils ne peut pas corriger les problèmes d’accessibilité d’un site web.
Design et accessibilité, frères d’arme ou ennemis ?, par Julien Dubedout et Aurélien Levy
Une petite pièce de théâtre (drôle !) entre Julien Dubedout et Aurélien Levy pour montrer qu’il est possible de créer un site accessible avec un beau design.
En effet, si les différents acteurs communiquent pendant la réalisation d’un projet, c’est beaucoup plus simple !
CSS, tu peux pas test !, par Thomas Zilliox
Thomas Zilliox fait le point sur les tests CSS en partant du constat que « CSS, c’est pas simple » pour arriver à « tu peux pas test ! ».
On a beau mettre en place de nombreuses techniques (revues de code, checklists, guide de style, différentiel de captures d’écran, tests automatisés de navigateurs et mobiles, linter…), ce n’est jamais totalement optimal.
Atelier : Prioriser les critères d’ergonomie avec l’accessibilité, yeah !, par Vincent Aniort et Patricia Loubet
Vincent Aniort et Patricia Loubet nous ont proposé un atelier où on évalue une page web en fonction d’une grille liant les critères d’ergonomie avec l’accessibilité. L’exercice a été aussi de prioriser ces critères comme on peut le faire pour l’audit d’accessibilité d’un site également. La grille proposée a été créée au départ pour les projets chez Orange. C’est toujours très intéressant de partager les outils de vérification de la qualité des sites d’autres entreprises.
J’ai aussi pu gagner un livre sur l’ergonomie web qui m’a l’air plutôt pas mal dans lequel je compte bien me plonger sous peu !
Atelier : CSP : C’est Super Palpitant, par Nicolas Hoffmann
En réalité, CSP signifie bien « Content Security Policy » mais Nicolas aime bien les jeux de mots :-)
Plus qu’un atelier, c’était une conférence en mode échange car beaucoup de personnes présentes, comme moi, découvraient vraiment CSP (même si j’en avais entendu parlé au détour de tweets de Nicolas). Ça m’a permis de beaucoup apprendre et ça me donne envie de m’y mettre… quand j’aurais un peu de temps devant moi. J’ai bien compris qu’il fallait prendre son temps pour mettre ces mesures en place et éviter les catastrophes !
Les ateliers n’étaient pas filmés mais le diaporama sur CSP est disponible.
Plein d’autres conférences à voir
Je ne peux pas faire un récapitulatif de toutes les conférences auxquelles j’ai assisté alors en voici d’autres que j’ai vues et qui valent le détour :
- L’informatique est trop importante pour être laissée aux hommes, par Nathalie Pauchet. Histoire de la place des femmes dans l’informatique où Nathalie nous explique comment on est passés d’un monde avec beaucoup de femmes à un monde où les femmes ne veulent plus aller.
- Expliciter l’implicite — je veux juste un site web, par Sylvain Abélard. Oui, c’est un peu plus que ça, en réalité.
- Concevoir des sites et applications web adaptés aux marchés africains, par Damien Senger. Retour d’expérience sur des problématiques qu’on ne rencontre pas forcément, ou pas à un tel niveau, dans nos projets « classiques ».
- Lecteurs d’écran : le choc des titans, par Sylvie Duchateau. Tour d’horizon des lecteurs d’écran où on découvre qu’aucun n’est parfait mais que si tous les sites étaient accessibles, ils auraient bien moins d’efforts à fournir.
- Projet perso n°42 : une aventure ultrasonique, par Hubert Sablonnière. Les projets perso et la limite travail / passion… C’est pas si simple !
- Guide de survie front-end en environnement .NET, par Luc Poupard. Oui, .NET, ça ne fait pas vraiment rêver. Encore moins après avoir vu cette conférence. Bravo Luc, quel courage ! ;-)
- Quel sera le web de demain ?, par Valérie Galassi. Wix serait l’avenir ? Ne laissez pas ça arriver !
- Surdité et accessibilité du web, par Fanny C. Une mini-conférence très intéressante qui aurait méritée d’être une plus longue conférence car on en apprend beaucoup.
- J’entre dans un magasin…, par Boris Schapira. Remise en question des pratiques du e-commerce en les transposant dans la vraie vie. Très bonne conférence qui permet d’ouvrir un peu plus les yeux sur des pratiques douteuses.
- Et toutes les autres que je n’ai pas vu mais que je me ferai un plaisir de regarder en rediffusion.
Merci à Paris Web et à tout ceux qui ont travaillé dur pour faire de cet évènement un super moment !