Depuis décembre 2019, j’ai sauté le pas pour de vrai : je suis végétarienne. Ce n’est pas arrivé soudainement. Je suis passée par une phase dite « flexitarienne » où je mangeais végétarien ou végétalien (disons donc « végé ») dès que je le pouvais. Petit à petit, manger des animaux me dégoûtait de plus en plus jusqu’à ce que je ne le puisse plus.
En 2020, il a donc fallu que je me mette à la cuisine plus qu’auparavant. En effet, avant que je découvre les coopératives bio et locales, je trouvais peu de préparations culinaires végétariennes toutes prêtes (pas forcément des plats préparés mais des steaks végé, par exemple – oui, je dis « steaks », laissez-moi tranquille). C’est donc tombé, en partie, pendant la vraie période de confinement due à la pandémie de SARS-CoV-2. Ça a sûrement dû m’encourager un peu de voir tout le monde se mettre à la cuisine soudainement.
Des recettes non explicites engendrent des plats ratés…
Pendant cette période, cuisinant plus que d’habitude, je me suis donc agacée, plus que d’habitude, de la qualité des recettes que je pouvais trouver.
Pour vous donner quelques exemples, quand la recette de pain à la levure me dit de « couvrir la pâte d’un linge humide », évidemment, je fais ce qu’on me dit. Littéralement. Je prends un torchon propre, je le passe sous l’eau, je l’essore et je le mets sur ma pâte. Je fais confiance ! Hé bien non, il fallait que je devine, moi, personne lambda qui ne connaît pas grand chose aux techniques de cuisine, qu’il fallait, en fait, laisser la pâte dans le saladier et mettre le torchon par-dessus le saladier sans qu’il ne touche la pâte. Ça, je l’ai compris quand j’ai enlevé le torchon après le temps d’attente et qu’un bon cinquième de la pâte est resté collé au torchon… Vous pouvez rire mais ça n’avait rien d’une évidence. La phrase n’était pas suffisamment explicite.
J’ai également mis des mois à réussir à faire des galettes de sarrasin car aucune recette n’indiquait qu’il fallait que la poêle soit bien bien chaude avant de commencer à cuire la pâte (recette enfin publiée le 12 février 2022). Je l’ai découvert par hasard… (Je suis à deux doigts d’inventer la tarte tatin, moi !)
Et, par ailleurs, j’ai essayé et raté de nombreuses recettes à base de légumes où la recette disait qu’il fallait un certain nombre de légumes mais sans le poids. Excusez-moi mais une tomate bio non calibrée, ce n’est peut-être pas ce que vous aviez prévu ? Comment je fais quand j’ai un lot de tomates dont l’une peut faire le double de l’autre ? Je me souviendrais toujours de cette fameuse recette des boulettes de betteraves que j’ai bien dû essayer au moins 3 fois sans jamais y parvenir. Punaise, j’en voulais ! Hé bien je n’en aurais jamais !
Bon et puis, en plus d’être végétarienne et d’avoir besoin que les recettes soient bien explicites, je suis aussi hypersensible sensorielle. Ça, ce n’est pas nouveau mais cela implique qu’il y a pas mal de choses que je ne mange pas (notamment des épices, des herbes et un certain nombre de fruits et légumes) car c’est trop fort pour mon palais et/ou mon estomac ou car ça a une texture qui m’est détestable. Malheureusement, dans les recettes végé, beaucoup sont composées de choses que je ne peux pas manger. Heureusement, dans tout ça, mes allergies ne concernent que de nombreux fruits crus donc, de ce point de vue, pour les recettes, je m’en sors bien.
Réécrire les recettes puis, les partager
Depuis mes 18 ans, dès que je suis devenue étudiante loin de chez mes parents, j’ai commencé à créer mon « livre » de recettes dans lequel je recopie les recettes qui me plaisent. C’est un fichier PDF que je gère via le logiciel InDesign. En 2020, je l’ai complètement refait en retirant toutes les recettes à base de viandes, poissons ou crustacés et en y ajoutant les recettes végé qui me plaisaient et que j’arrivais à faire.
À chaque fois que je réalise une recette, je me trouve obligée de réadapter son texte car j’y trouve des phrases qui me questionnent, des points qui manquent et qui font que je ne la réalise pas toujours pareil selon la façon dont je la comprends à un instant T. Le jargon culinaire me bloque parfois dans la compréhension car ce n’est pas mon métier donc je ne le maîtrise pas totalement. J’y retire les mentions d’ajout de poivre, je remplace des ingrédients qui ne me plaisent pas par d’autres, etc.
Évoluant maintenant depuis plusieurs années dans le monde de l’accessibilité numérique pour les personnes handicapées, je me suis dit que publier une partie de ce travail de réécriture de recettes pourrait peut-être servir à d’autres. Au départ, j’ai voulu publier sur un site dédié mais, voyant le temps qu’il fallait pour que ma recette soit finalement publiée et le manque d’accessibilité du site, je me suis dit que je ferais mieux de publier tout ça sur mon propre site. J’étais en plein dans sa refonte quand j’en ai eu l’idée donc j’ai laissé l’idée mûrir un peu. En publiant sur mon propre site, je maîtrise absolument tout ; c’est à la fois rassurant et satisfaisant car je sais que, s’il y a un problème, je pourrais le corriger. De plus, je ne suis, ainsi, pas dépendante d’un site tiers dont je ne sais pas grand chose de son avenir.
Voilà, hier, j’ai créé une nouvelle catégorie appelée « Dans ma cuisine » et j’ai publié ma première recette ; celle du crumble aux pommes, très crumble. Elle n’a pas été choisie au hasard : c’est celle qu’une amie aveugle (hé le besoin d’accessibilité, coucou !) m’avait demandée.
J’en publierai d’autres. Je ne sais pas s’il y en aura beaucoup mais j’ai l’espace dédié pour le faire, désormais !
Dans l’écriture, mes objectifs sont :
- d’éviter au maximum le jargon culinaire incompréhensible ou qui, après avoir appris ce que signifient les termes longtemps auparavant, font douter tellement on les utilise peu ;
- de bien décrire chaque étape de la préparation d’une recette ;
- d’indiquer précisément la quantité d’ingrédients qu’il faut (on ne dénombre pas les légumes, on donne leur poids !) ;
- d’être à votre écoute si, par malheur, il restait des étapes peu claires dans les recettes que je pourrais publier. Et donc, de corriger si c’est nécessaire.
J’espère que cela sera utile. À très vite !