Le 10 novembre dernier, j’ai fait un bond dans la cour des grands ; ça y est, j’ai donné ma première vraie conférence à un grand évènement. C’était au DevFest Nantes.
Quand Nathalie Rolland m’a proposée de réaliser cette conférence sur l’accessibilité web avec elle, je n’ai pas hésité et, pourtant, je savais que ce n’était pas gagné pour moi.
On avait déjà fait 2 interventions / mini conférences ensemble sur le même sujet, à Capgemini où je travaille et à l’école EPSI / WIS à Nantes. C’était déjà stressant pour moi mais le DevFest… Ce ne sont pas tout à fait les mêmes proportions.
40 minutes de présentation, 15 minutes de questions, plus de monde (mais ne me demandez pas combien, je suis incapable d’estimer ce genre de nombre).
C’était aussi beaucoup de temps à passer en amont pour préparer, rechercher, s’entraîner, corriger. Et ça, quand tu es dans les travaux, que tu as 7 pommiers qui t’ont donné des centaines de pommes à faire en compotes, que tu as encore bien d’autres sujets de la vie perso à gérer, que tu es aussi débordée au boulot, eh ben c’est compliqué !
Donner une conférence, c’est chronophage.
Au final, on a fini par y arriver à force de nombreux week-end à travailler, petits trajets en vélo, souvent sous la pluie, pour aller chez l’une ou chez l’autre pour mettre en commun nos chapitres respectifs et répéter.
Le jour J
Arrivées à 8h30, on s’est installées et les organisateurs du DevFest ont été au top avec nous. Ils nous ont bien expliqué comment ça fonctionne. On était un peu stressées et ça s’entend, surtout pour moi avec ma voix qui tremble et mes petits bafouillages. En plus, je renifle un peu parce que je sortais tout juste d’un rhume. Bref, j’étais au top !
Nathalie s’en sort mieux, plus assurée. Elle a l’expérience ; elle n’en est pas à sa première ;-)
Mais c’est pas grave, j’ai quand même partagé la vidéo parce que j’espère qu’on écoutera au delà de ça et je sais qu’on donne de bonnes pistes pour aider ceux qui veulent se mettre à l’accessibilité web.
Parce que, oui, finalement, le plus important, c’est le sujet.
L’accessibilité, par où commencer.
On explique le contexte (la loi, le RGAA, les utilisateurs concernés, un petit parallèle avec le SEO par ci par là…). On explique des tests tout bêtes pour détecter les plus grosses erreurs. On rentre même un peu dans le code pour comprendre comment ça marche (on est au DevFest, tout de même !).
Tout ça pour, au final, essayer de faire comprendre qu’aucun site n’est parfait, qu’au début, c’est toujours un peu compliqué mais que le plus important c’est de commencer et d’avancer petit à petit pour arriver, par la suite, au plus prêt de la perfection.
Bien sûr, l’apprentissage se fait en réfléchissant aux impacts de nos développements sur les utilisateurs. L’idée est aussi d’insuffler les bonnes pratiques dans les équipes en commentant le code, en mettant en place des procédures de tests et en communiquant. Les experts en accessibilité seront toujours d’un grand secours et, comme c’est généralement un métier de passion, ils seront toujours prêts à vous expliquer en détail les impacts et à vous aider à trouver des solutions.
C’est vrai que ce n’est pas évident car on se répète beaucoup, on s’aperçoit que dans les formations web, on n’apprend pas ce qu’est le W3C aux élèves, on se rend compte de la méconnaissance des conséquences des handicaps sur la navigation, etc.
Mais, c’est un challenge pour la bonne cause et c’est là qu’il faut puiser sa force.
— « Ah bon, les aveugles utilisent des ordinateurs ?! », Mon banquier
— « Oui, et même des smartphones ! »
Voir ou revoir la conférence
- La vidéo de la conférence « L’accessibilité, par où commencer » se trouve sur YouTube.
- Pour mieux suivre et découvrir tous les petits liens utiles glissés à droite à gauche, le diaporama « L’accessibilité, par où commencer » est à votre disposition !
- La transcription textuelle de la conférence est également disponible dans un deuxième article.
Bonjour Julie, bravo pour cette superbe présentation de l’accessibilité pour le web. Elle est hyper complète. Est-ce que le développement qui respecte bien le WCAG 2.0 utilise bien que des codes connus par tous, et enseignés dans toutes les écoles qui développe le front ? Pourquoi les sites ne sont pas accessible par défaut ? Est-ce que l’enseignement ne pousse pas à tester le zéro faute sur les codes ? Est-ce que les balises des tableaux sont jugés moins importantes donc on y accorde peut d’attention ? (balise libellé ou contenu sont traitées pareil). Tout développeur front sait-il développer un site accessible et si non pourquoi ?
Bonjour Anne-C,
Je crois, malheureusement, que trop de monde pense que l’intégration HTML, c’est facile.
Quand on est autodidacte, si on ne consulte pas les bonnes ressources, on peut passer à côté de plein de choses.
Quand on fait une formation, je m’aperçois qu’on peut aussi passer à côté de plein de choses car j’ai rencontré des intégrateurs qui ne connaissaient pas le W3C ou l’oubliait tout simplement. C’est pourtant la base pour créer un code accessible et si on oublie le W3C alors on se retrouve avec des détournements de balises un peu folkloriques. C’est aussi pour ça qu’on fait ce type de conférences, pour essayer de faire prendre conscience que la façon dont on écrit son code a un impact pour les utilisateurs.
Il y a aussi des entreprises comme Temesis qui font entrer la qualité web dans les formations web. Il devrait donc, heureusement, y avoir du changement. :-)
Quant au fait que tous les sites ne soient pas accessibles par défaut, il ne vient pas que de la méconnaissance des standards mais aussi du fait qu’on utilise beaucoup de JavaScript et que celui-ci n’est pas accessible par défaut ; d’où la création de l’API ARIA, qu’il faut connaître et ne pas utiliser n’importe comment.